Pour plusieurs, le printemps 2019 passera à l’histoire comme étant un des printemps les plus pluvieux depuis de nombreuses années. Cette quantité de pluie importante a retardé les travaux dans le champ de plusieurs d’entre vous. En plus de la pluie qui était au rendez-vous, la fonte des neiges a laissé une bien mauvaise surprise à presque la totalité des producteurs de la région couverte par La Coop Unifrontières.
Les conditions exceptionnelles de l’hiver ont tué la majorité des luzernières. Parmi ces conditions particulières, nous pouvons identifier la quatrième coupe tardive des prairies à l’automne 2018 suite au manque d’inventaire causé par des sécheresses importantes à l’été 2018 ainsi que la quantité de pluie anormalement élevée que nous avons reçue durant l’hiver. À titre comparatif, voici les quantités de pluies reçues à l’hiver 2015 et celles à l’hiver 2019.
Il fallait donc agir vite et prendre les meilleures décisions pour remplacer les prairies qui avaient été victimes de gel hivernal « winter kill ». Malheureusement, il n’y a pas de solutions miracles qui puissent convenir à tout le monde. Chaque producteur doit prendre en compte sa situation, c’est-à-dire le nombre de structures d’entreposage disponibles, l’inventaire restant, ses goûts personnels, etc.
Nous nous sommes intéressés aux meilleures options pour le retour sur l’investissement. Parmi les options étudiées, il y en a deux qui se démarquent. En effet, une céréale (avec des pois ou du Ray-grass) et le maïs ensilage semblent être les meilleures solutions pour un producteur agricole qui voit ses prairies détruites par le gel.
L’avoine-pois peut être une excellente source de fourrage. Lorsqu’elle est récoltée à la hauteur du genou, le fourrage est de qualité pour des vaches en lactation avec un taux de protéine avoisinant le 20 %. Lorsque récolté à la hauteur de la taille, ça devient un fourrage pour les sujets de remplacements avec un taux de protéine autour de 12 %. La récolte peut commencer autour de 55 à 60 jours après la date de semis. L’avoine-pois offre donc une solution à court terme au producteur qui souhaite en semer dans ses champs. De plus, si elle est fauchée avant l’épiaison, cette culture peut permettre de faire deux coupes dans l’année. Chaque coupe offre un rendement de plus ou moins 3 tonnes MS/acre. Par contre, il faut s’assurer d’avoir une longue période de beau temps asséchant lorsque vous décidez de faucher puisque le pois reste humide longtemps.
Une autre option ayant démontré un bon rapport qualité/prix d’implantation est l’avoine mélangée avec du Ray-Grass. La première coupe est surtout composée d’avoine alors que la deuxième coupe est composée de Ray-Grass. En 2019, le Ray-Grass est resté en dormance durant la période de sécheresse pour exploser en septembre! L’ensilage d’avoine a donné un fourrage approprié pour les taures et le Ray-Grass était de qualité très acceptable pour les vaches en lactation.
Le maïs ensilage est bien connu de la plupart des gens. Pour que la fermentation soit optimale, il est recommandé de le récolter lorsqu’il se situe à 35 % MS. Dépendamment de l’UTM choisi, il se récolte environ à la mi-septembre et offre un rendement moyen de 5,5 tonnes MS/acre. Il est une excellente source d’énergie facilement digestible par la vache. La constance du rendement élevé, même durant les années plus difficiles, en font la reine des plantes de dépannage. Il faut évidemment que vous puissiez vous rendre à l’automne, d’où l’avantage d’avoir un inventaire de fourrage pour permettre de faire 4-5 mois de plus que vos besoins. Détenir de l’inventaire en réserve est toujours la meilleure police d’assurance. Si l’ensilage de maïs a démontré qu’il pouvait être le principal fourrage des vaches en lactation, les taures et les vaches taries ont cependant besoin d’un fourrage plus fibreux pour leurs besoins (comme les options précédentes). La paille de céréale peut aussi servir à diluer l’énergie de l’ensilage de maïs.
Comme mentionné plus haut, dépendamment de la situation à laquelle on fait face, plusieurs choix sont réalisables. Pour de plus amples informations sur les différentes plantes de dépannage qui s’offrent à vous, n’hésitez pas à joindre votre expert-conseil ruminant. Il pourra vous guider dans vos choix et vous aider à prendre la meilleure décision possible.