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Kamel Hamidouche

Kamel Hamidouche

Agr.

Expert-conseilPRODUCTIONS VÉGÉTALES

Aujourd’hui, les pratiques de lutte intégrée sont essentielles pour gérer la résistance aux herbicides et réduire leur impact sur l’environnement. Ces derniers demeurent toutefois de bons alliés, lorsqu’on les utilise moins, mais mieux.

Bien que le recours aux herbicides soit une pratique répandue, elle est loin d’être la seule option pour contrer les mauvaises herbes. Selon l’expert-conseil en grandes cultures, l’agronome Kamel Hamidouche, les méthodes culturales, le désherbage physique et mécanique, le dépistage et les cultures de couvertures sont des alternatives efficaces et durables qui permettent de réduire l’utilisation d’herbicides. Pour optimiser le potentiel des herbicides et limiter leurs impacts sur l’environnement, mieux vaut connaitre leur fonctionnement et les utiliser de la bonne façon.

 Tour d’horizon des groupes 9 et 10.

Les herbicides se divisent en différents groupes, selon leur mode d’action. Avec le temps, les plantes développent de la résistance aux molécules des produits. Il est donc judicieux d’alterner avec d’autres matières actives issues de groupes d’herbicides différents.

Le groupe 9 

Matière active : le glyphosate, aussi connu sous le nom commercial Round Up.

 Cet herbicide se retrouve dans les préparations commerciales sous différentes formes de sels (sel de triméthylsolfonium, sel d’isopropylamine, etc.). Il inhibe l’action de l’enzyme EPSP synthase, impliquée dans la synthèse de la tyrosine, de la phénylalanine et du tryptophane (acides aminés aromatiques). En d’autres mots, le rôle du glyphosate est de bloquer l’enzyme qui fabrique certains acides aminés. Résultat? Il empêche la plante de croître et entraîne une sénescence prématurée. Cet herbicide doit être appliqué sur le feuillage, lorsque les mauvaises herbes sont sorties. C’est un produit non sélectif qui contrôle plusieurs plantes nuisibles à la fois.
« La majorité des herbicides vendus sur le marché sont du glyphosate », précise l’expert-conseil. On le retrouve dans des produits comme le Round Up, Polaris Max, Credit Xtreme, Factor 540, etc.

 Le groupe 10

Matière active : le glufosinate, aussi connu sous le nom commercial Liberty Link.

Le glufosinate est un herbicide de contact non sélectif. Il provoque une réduction de la glutamine et des niveaux élevés d’ammoniac dans les tissus, ce qui arrête la photosynthèse et entraîne la mort des plantes. C’est une alternative au très populaire glyphosate qui est également utilisé pour éliminer plusieurs mauvaises herbes à la fois. On retrouve le glufosinate dans des produits comme Ignite, Interline, Liberty Link, etc.

Les bonnes pratiques

Pour éviter le gaspillage de produits et réaliser une application précise et efficace, quelques principes de base doivent être respectés :

Règle #1 : le contact

Le produit doit toucher suffisamment la plante lors de la pulvérisation. Si on arrose par grands vents, le produit s’envole. Si on arrose par temps pluvieux, la plante est lavée. « Dans les deux cas, l’application n’est pas efficace », mentionne Kamel Hamidouche.

Règle #2 : le temps d’action

L’herbicide doit être absorbé par la plante. Il doit pouvoir se déplacer à l’intérieur de celle-ci et atteindre les cellules cibles assez rapidement pour éviter qu’il ne se désactive. Ici, la meilleure option est de suivre à la lettre les instructions sur l’étiquette du produit.

Règle #3 : la concentration
La quantité d’herbicide doit être suffisante pour s’accumuler sur son « site d’action » et atteindre des niveaux toxiques. Comme les dosages diffèrent d’un fabricant à l’autre, il est préférable de se référer à l’étiquette du produit.

 Règle #4 : la sécurité

Peu importe le type d’herbicide que vous appliquez sur vos cultures, vous devriez toujours :

  • Entreposer vos produits de manière sécuritaire.
  • Rincer/nettoyer le pulvérisateur et rincer les contenants avant et après chaque application.
  • Faire un entretien régulier du pulvérisateur et de ses réglages.
  • Porter un équipement de protection.
  • Respecter les délais du manufacturier avant la récolte et l’entrée au champ.
  • Porter une attention particulière aux puits artésiens, aux cours d’eau et aux bandes riveraines lorsque vous pulvérisez.
  • Suivre ce qui est mentionné sur l’étiquette du produit.

Contactez votre expert-conseil pour savoir comment lutter contre les mauvaises herbes dans vos champs.