Les provinces du P5 ont convenu de réduire la plage de tolérance négative actuellement à -30 jours pour la faire passer à -15 jours. Le 1er août 2022, lors du changement de tolérance, les crédits accumulés sous la tolérance négative en vigueur seront perdus. Par exemple, un producteur qui serait à -21 jours au 1er août 2022 perdra les crédits associés à six journées de tolérance et sera repositionné à -15 jours.
Le 1er août 2022, la plage de tolérance négative de production de quota passera de -30 à -15 jours.
Ce qu’il faut savoir:
Pour les producteurs dont la marge se situe en deçà de la future norme au 1er août 2022, ces journées seront perdues à jamais. Par exemple, un producteur de 100 kg de quota qui serait à -21 jours passera directement à -15 jours, ce qui équivaut à 600 kg de gras non produit qui seront perdus. Pour un producteur qui serait à -30 jours, ce sera 15 jours de perdus, donc 1 500 kg de gras.
Avec une marge alimentaire de 12 $/kg, cela représente 18 000 $ de manque à gagner. Avec ces informations en tête, il est important de bien planifier!
D’ailleurs, une planification laitière nous confirme que l’impact économique sur la marge est aux environs de 18 000 $ – 19 000 $ (voir fig. 1 et 2).
Figure 1
Figure 2
«Nous avons les outils pour calculer le point mort, en tenant compte de l’ensemble des frais reliés aux vaches supplémentaires.»
À ce point-ci, nous devons savoir si nous aurons assez de vêlage pour cette production ou si nous aurons de planifier l’achat de vaches supplémentaires. Il ne reste que 6 mois! Si nous conservons l’exemple précédent, il faudrait produire 1500 kg de plus durant 6 mois (ou 180 jours), donc 8,3 kg de gras de plus par jour. Une vache de 50 kg de lait à 4,0 Kg par Hl produit 2 kg de gras par jour, bien sûr cette vache ne produira pas 50 kg sur 6 mois. En revanche, nous pouvons prétendre qu’une bonne vache pourrait produire en moyenne 1,4 kg de gras par jour, l’équivalent de 35 kg à 4 kg/hl de gras pour les six premiers mois de lactation. À ce niveau, il faudrait 6 vaches de plus. Vous me direz « à $ 3000 la vache, on ne fait pas d’argent! » Nous avons les outils pour calculer le point mort, en tenant compte de l’ensemble des frais reliés aux vaches supplémentaires. Le calcul en vaut le coût ! Pour mieux planifier l’avenir, profitons-en pour ne pas laisser de l’argent sur la table. Si nous ne passons pas à l’action, nous n’aurons ni les vaches ni les revenus du lait.
Dans ce dernier scénario, nous parlons de tolérance à moins 30 jours, mais peu importe où vous vous situez, si vous vous vous retrouvez sous la barre des -15 jours, il faut immédiatement remédier à cette situation! Un conseil, ciblez -10 jours… car viser -15 jours, c’est jouer avec la ligne du non reportable. Vos experts-conseils peuvent vous aider à planifier et calculer le meilleur scénario pour votre situation, n’hésitez pas à leur demander!
Écrit par Hugues Ménard B.Sc. T.P.
Expert, stratégie d’affaire agricole, secteur laitier Sollio Agriculture
