Après un stage estival aux côtés des experts-conseils en grandes cultures, Constance, étudiante en école d’ingénieur agronome en France, nous livre son retour d’expérience.
« J’ai eu la chance d’assister l’équipe des productions végétales sur le terrain. Au programme : suivre l’évolution des cultures et dépister les mauvaises herbes, maladies ou ravageurs. En parallèle, j’ai aussi aidé Éric dans la partie marketing, à identifier les hybrides pour la pose des pancartes. Puis, avec l’ensemble de l’équipe nous avons préparé et entretenu les parcelles pour les journées maïs ensilage et maïs grain.
À l’issue de cette période de stage, j’ai pu me rendre compte des principales différences entre l’agriculture française et canadienne.
En termes de superficie, le Québec fait 3 fois la France, mais seulement 5% de la surface est consacré aux terres agricoles (comme pour l’Ontario), alors qu’en France, 52% du territoire français est composés de surfaces agricoles.
La France, même si c’est petit, est un pays riche avec une diversité des productions agricoles. D’une région à l’autre, les caractéristiques du territoire influencent le choix des productions. Les céréales sont majoritaires (blé, orge, maïs), puis vient les surfaces fourragères, les oléagineux (colza, tournesol), quelques protéagineuses (pois, féveroles). Il y a aussi des cultures plus spécifiques comme la betterave sucrière, la pomme de terre ou encore le lin et des cultures pérennes avec nos célèbres régions viticoles.
Dans le secteur d’Uniag Coopérative (Ouest du Québec Ouest & l’Est de l’Ontario), j’ai vu majoritairement du soya, du maïs (ensilage et grain) et du blé.
Autre différence majeure, la culture d’OGM n’est pas autorisée en France et ne semble pas être au goût du jour. En effet, le président de la République française, Emmanuel Macron souhaiterait réduire, et par la suite, interdire l’utilisation de glyphosate en France. En grandes cultures, ce n’est plus possible d’utiliser du glyphosate sur un sol labouré avant implantation de la culture. L’application se limite aux champs non labourés, avant le semis de printemps ou d’automne et il y a tout de même une exception pour les cultures de printemps installés après un labour d’été sur les sols hydromorphes. Dans les deux cas, la dose maximale est de 1 080 g/ha/an.
Au niveau des conduites de culture, il y a autant de façon de travailler que d’agriculteurs. Au cours des dernières années, l’agriculture biologique s’est beaucoup développée. Encouragée par l’État ainsi qu’une volonté des consommateurs à se tourner vers une alimentation plus saine. Mais aussi l’agriculture de conservation des sols avec le semi-direct et les cultures de couverture.
Enfin, s’il y a bien une préoccupation commune entre nos deux pays, c’est la relève en agriculture. L’élevage laitier est le secteur le plus touché. La France a perdu près de 100 000 exploitations agricoles ces 10 dernières années, avec un recul très marqué pour les élevages de bovins. Pour cause, le vieillissement des agriculteurs, des investissements financiers conséquents et les jeunes générations sont de moins en moins attirés par l’élevage, avec toutes ses contraintes, et la faible rentabilité de cet atelier. Moins nombreuses, les agriculteurs se regroupent les fermes s’agrandissent. Lors de mes rencontres avec les producteurs Uniag, j’ai pu constater que la situation et les inquiétudes étaient similaires dans la région.
« Je voulais remercier toute l’équipe d’Uniag avec qui j’ai eu la chance de travailler cet été, ainsi que tous les producteurs que j’ai rencontrés. J’ai été tellement bien accueilli au Québec que je reviens l’année prochaine pour mon stage de fin d’études ! Au plaisir de vous revoir pour la prochaine saison 😊 »
– Constance Dartoy